Méditation

Souviens-toi, n'oublie pas...(Deut 8 v 2)

« Souviens-toi, n'oublie pas » : près de cinquante fois dans l'ancien testament , cette supplication est adressée par les croyants, patriarches, prophètes, rois, psalmistes vers leur Dieu tout puissant pour demander du secours dans les différentes circonstances douloureuses ou périlleuses qui ne manquent pas dans la vie du croyant, situations dans lesquelles nous ne voyons pas d'issue à vue humaine. Alors oui, n'hésitons pas à supplier notre Dieu notre Père, avec foi, sachant que Jésus-Christ, notre médiateur, Sauveur et Seigneur se tient sans relâche auprès de son Père, qu'Il intercède pour nous et que son Père ne lui refuse rien : « Je sais que tu m'exauces toujours » (1). Bien sûr, ces supplications manifestent combien l'incrédulité et le doute minent trop souvent notre marche chrétienne, alors humilions nous de cela ,repentons-nous mais surtout que cela ne nous empêche pas d'adresser notre supplication. Notre Père sait de quoi nous sommes faits il est miséricordieux et compatissant.

Mais ce que l'on oublie souvent, c'est que, Dieu de son côté, nous invite avec insistance, pour ne pas dire nous « commande » de nous souvenir de ce qu'il a fait et ce qu'il est pour nous qui sommes son peuple.

Ainsi, à six reprises dans le livre du Deutéronome (2), l’Éternel, sachant que son peuple va entrer dans le pays de la promesse et connaissant les combats qui l'attendent, l'exhorte avec fermeté à se souvenir de tout ce qu' Il a fait :

Souviens-toi de la libération de l'esclavage d’Égypte, de la conduite au désert, avec des épreuves et des tests, mais n'ayant manqué de rien de ce qui était nécessaire ;

Souviens-toi aussi de la tendance à te révolter, à oublier , à murmurer, à jalouser, toutes choses que Dieu a voulu mettre en lumière pour nous en débarrasser ;

Souviens-toi de la manière dont l’Éternel a traité tes adversaires, ceux-là même qu'il a pu utiliser pour te reprendre et t'humilier afin de te libérer, de l'orgueil ;

Souviens-toi des commandements que Dieu t'a donnés et attache toi à les observer de tout ton cœur , alors l’Éternel ton Dieu te bénira dans le pays dont tu vas entrer en possession (3). A Combien plus forte raison, nous qui avons reçu la nouvelle naissance et sommes donc en mesure de vivre selon la loi d'Amour, puisque Christ vit en nous, devons nous nous attacher à nous souvenir, à ne point oublier les préceptes de Dieu ;

Enfin souviens-toi des promesses, qui ne sont plus simplement les promesses terrestres d'un territoire, fut-il fertile et prospère, mais ces promesses éternelles de Vie dans la présence du Dieu vivant dans la cité céleste ; l'héritage qui ne peut ni se flétrir , ni se corrompre et qui nous est réservé dans les cieux (4). Et si la promesse tarde attends là, car elle s'accomplira certainement.

Un homme, connaissait ces choses et se souvenait des promesses, c'est Siméon : « il attendait la consolation d'Israël, et l'Esprit Saint était sur lui » (5)

Il croyait ce qui était écrit et que lui avait transmis ses pères et ses maîtres ; il gardait son cœur attaché aux promesses et malgré des siècles de silence prophétique et les circonstances de l'occupation romaine, il attendait avec assurance.

Nous vivons des temps où tout ce que nous voyons, entendons, pourrait nous conduire au doute et à l'angoisse si nous ne connaissons que par oui-dire ou avec approximation les promesses de Dieu contenues dans sa parole.

Loin du tintamarre médiatique de la Babylone et de son trafic, ne méprisons pas l'eau de la parole, la source de Siloe (6), qui coule doucement mais sans interruption.Elle est suffisante pour étancher la soif de ceux qui sont dans la Jérusalem assiégée, peut-être, mais certaine des promesses.

« Jusqu'ici l'Eternel nous a secourus. » (7) Alors , « Souviens-toi, n'oublie pas »

Robert Gibier

(1)Jean 11v42 ; (2) Deut 4v10,8v2, 8v18, 9v7, 24v9,25v17 ; (3) Deut 30v16 ; (4) 1Pi1 v4 ; (5) Luc 2v25b ; (6) Es 8v6 ; (7) 1 Sam 7v12